Thirteen Tales of Love and Revenge: Lost, a Thriller story

HOPE PLAYS A WICKED GAME WITH THE MIND

Deux semaines plus tôt.

Cette petite famille qui vit au coin de la rue, dans cette grande maison de style victorien avec jardin, est considérée comme étant la famille parfaite par les habitants de ce charmant village. Père, mère, fils et filles : c’était la famille Allen.

Le père partait travailler tôt le matin, et ne revenait que le soir, aux alentours de l’heure du diner. La mère, charmante et aimante, restait à la maison et s’occupait de ses enfants. Daniel, que l’on surnomme Danny, est l’aîné. Il suit des cours à l’université et n’est plus aussi présent à la maison qu’avant, mais il s’arrangeait pour venir leur rendre visite dès qu’il pouvait. Puis viennent Alison et Courtney, les deux ravissantes sœurs jumelles appréciées de tous.

Ils semblaient tous vivre en harmonie. Rares étaient les disputes et les chamailleries. Dans leur vie de famille, il régnait une paix et un lien sans commun. Du moins, c’est ce que croyaient les gens. Car ces suppositions basées sur les apparences n’étaient pas toujours véridiques.

- Passe-moi ton devoir.

Courtney ne bougea pas d’un pouce.

- Allez, donne-le moi !
- Non.

Alison lève les yeux au ciel.

- Tu n’es vraiment qu’une gamine.
- Tu n’as qu’à le faire, ce fichu devoir, réplique Courtney.
- Pff…

Alison et Courtney Allen sont des sœurs jumelles identiques en tout point. Enfin, physiquement. Courtney est la fille exemplaire : gentille, généreuse, bonne élève, un peu timide et réservée. Elle a peu d’amis mais semble s’en satisfaire tout à fait. Alison est tout le contraire : dynamique, égocentrique, des fois un peu insolente et cherchant à briser les règles imposées à elle. Elle est assez populaire dans le petit lycée où elle est scolarisée avec sa sœur.

La différence de caractère et de personnalité entre les deux jeunes filles leur a valu deux surnoms. Courtney est la lune qui brille d’une certaine lueur, mais qui n’impressionne guère quand son rival venait l’éclipser : le soleil brillant et éblouissant qu’était Alison.

Cette dernière se lève et arrache la feuille du devoir à Courtney. Alison eut un petit sourire narquois.

- Tu sais que tu ne peux rien contre moi.

C’était vrai. Et Courtney le savait pertinemment. Si bien qu’elle laissait passer chaque pique qu’Alison lui envoyait à l’occasion. Elle aimait sa sœur, évidemment, et elles étaient très proches. Mais le désir d’Alison d’être la meilleure dans tous les domaines et d’être la plus remarquable possible a toujours exaspéré Courtney. S’il y a bien quelque chose qu’elle détestait chez sa sœur, c’est son côté compétitif développé et le fait qu’elle ne se gênait pas de marcher sur les autres pour son propre intérêt.

Ceci n’est qu’un exemple anodin de la forme d’autorité qu’exerçait Alison sur sa jumelle. Car ça a avait été toujours la même chose. Courtney faisait effort sur effort et travaillait dur, mais n’en recevait qu’un mince mérite comparé à Alison qui, elle, gagnait sur tous les plans et était admirée, et ce, en ne faisant rien.

- Alison, j’espère qu’un jour, tu ouvriras les yeux.

Elle la regarda bizarrement.

- D’abord, je ne vois pas de quoi tu parles.

Elle s’assoit sur la chaise près de la fenêtre de leur chambre telle une souveraine, puis ajouta :

- Et je te conseille de ne pas trop espérer. Je t’en prie. L’espoir aime bien jouer un vilain jeu avec l’esprit, ma chérie.

4: HELP ME, Iâ€™M BURIED ALIVE

HELP ME, Iâ€™M BURIED ALIVE

Alison a prouvé maintes et maintes fois qu’elle était la meilleure, et qu’elle surpassait Courtney largement. Mais vint le jour où Courtney eut un certain avantage sur sa jumelle. Oh, il s’agissait d’une chose loin d’être importante, d’ailleurs Courtney s’en fichait. Alison, cependant, en perdit la tête.

Les deux jeunes filles étaient en terminale. Et chaque année, le lycée du petit village organisait un bal pour les élèves de dernière année.

Courtney ne voulait guère y aller. Elle jugeait ce genre de fête superflu et inutile, et ce n’était pas de cette manière qu’elle aimait passer ses soirées. Pour elle, il lui suffisait simplement de s’allonger sur son lit en lisant un livre dans le calme absolu, pour passer une bonne soirée. Toujours est-il qu’elle était partie, à ce bal. En dépit de ce qu’en pensait sa sœur, Alison avait tenu à ce qu’elle vienne.

- Courtney, il faudrait que tu apprennes à t’amuser un peu. Ce n’est pas bien de rester cloîtrée comme ça. Viens ! Il y aura du monde, et qui sait ? Peut-être qu’enfin on te remarquera si tu cesses de te cacher.

Mais Courtney ne s’est jamais cachée, contrairement à ce que clamait Alison. Elle avait en fait cherché l’attention des autres. Mais Alison, le soleil brillait, éclipsait tout ce qui l’entourait partout où elle allait.

- Lève-toi, il faut te trouver une tenue.

Courtney ne comprenait pas l’acharnement de sa sœur à propos de ce bal. Ce n’était qu’un bal, après tout ! Mais elle savait que ce n’était certainement pas l’opinion de sa jumelle. Et puis, pourquoi Alison tenait-elle tellement à l’y emmener ? Cette dernière savait pertinemment qu’elle détestait ce genre d’évènements. Courtney soupçonnait Alison de vouloir l’emmener de force dans un seul but : l’humilier encore et encore. Surtout que c’est l’occasion pour Alison de se pavaner, triomphante, puisque la reine de la promo allait être désignée ce soir-là, et qu’elle était la lycéenne la plus populaire et la plus aimée.

Imposer sa loi et étaler son succès auprès de sa sœur pour la rendre jalouse, c’était tout à fait le genre d’Alison.

Mais… Mais rien ne s’était passé comme prévu ce soir-là.

Contre toute attente, Courtney fut désignée reine de sa promo et remporta la couronne. La première étonnée fut bien sûr Courtney, la lune discrète qui estimait qu’elle n’avait rien à faire là.

Dès que la couronne fut remise à Courtney, elle fut entraînée dehors par Alison.

- A quoi joues-tu ? C’est moi qui devais avoir cette couronne, moi, et personne d’autre !
- Calme-toi.
- Non. Tu m’as pris quelque chose que je voulais.

Courtney en avait assez.

- Alison, il va te falloir apprendre que l’échec peut survenir à tout moment. Personne ne peut tout gagner, même pas toi.

Alison se figea soudain et son regard devint vide.

- Courtney, monte dans la voiture.
- Quoi ?
- Monte dans la voiture, répète-t-elle en prononçant bien chaque mot.

Courtney la toisa. Elle envisagea un instant de lui tourner le dos et de rentrer dans l’établissement. Mais pour une raison inconnue, elle se résigna à monter dans le véhicule.

Alison prit le volant.

- Ali, où est-ce qu’on va ? questionna Courtney.

Alison ne répondit pas. Courtney observait sa sœur, qui arborait une expression totalement inhabituelle. Elle avait les traits tendus, les dents serrées et ses mains crispées sur le volant. Cela ne ressemblait en aucun cas à Alison qui avait une insouciance depuis toujours.

La route se fit sinueuse. On n’y voyait presque rien, seule la lueur pâle de lune filtrait entre les branchages des arbres. Elles étaient arrivées à la forêt adjacente au village.

Courtney avait un mauvais pressentiment.

- Avance, lui ordonne Alison.
- Non.

Courtney avait l’habitude que sa jumelle se montre supérieure à elle et qu’elle la rabaisse sans cesse, sans qu’elle réagisse afin de ne pas déclencher de disputes inutiles. Mais cette fois-ci elle décida de lui tenir tête.

- Avance, j’ai dit.
- Non, je n’avancerai pas, Alison. A quoi joues-tu ? C’est cette couronne que tu veux ? Tiens, prends-la, je n’en ai rien à faire.

Elle lui tendit l’objet. Mais Alison gardait toujours le regard fixé sur le visage de Courtney. Celle-ci s’inquiétait de plus en plus.

- Ali… ?

Sans répondre, cette dernière agrippa brusquement Courtney par les épaules et la secoua violement. La couronne tomba par terre et se cassa. Alison poussa sa sœur contre un arbre. Elle tenta de s’échapper, mais Alison revint à la charge en lui tirant les cheveux.

- Je te déteste.
- Ali !

Mais Courtney ne pu protester plus longtemps, car Alison lui avait cogné le crâne au tronc d’arbre. Courtney s’écroule à terre.

Alison regarda sa sœur saigner un instant. Au bout d’un moment, elle attrapa ses bras et la traina plus loin.

Il fallait se débarrasser d’elle.

Alors qu’elle réfléchissait à la façon dont elle allait le faire, elle vit soudain une cabane au loin. Aucune lumière n’était allumée et rien ne désignait qu’il y avait quelqu’un actuellement. C’était juste une minuscule cabane à peine visible.

Alison tenta sa chance et partit dans sa direction. Plus elle approchait, plus elle était convaincue qu’il n’y avait effectivement aucune forme de vie. Arrivée, elle jeta un coup d’œil à l’intérieur. Un vrai bric-à-brac était là-dedans. Elle réussit à s’incruster à l’intérieur pour y prendre un objet : une pelle.

Revenue rapidement sur ses pas, elle trouva Courtney inerte, telle qu’elle l’avait laissée. Elle choisit un emplacement, empoigna la pelle et se mit à creuser machinalement.

« J’en ai marre, rumina-t-elle. J’en ai marre de devoir me battre pour être moi. Combien de fois m’a-t-on confondue avec cette idiote ? Je ne peux pas être moi-même avec elle dans les parages ».

Elle creusa avec acharnement jusqu’à ce qu’elle soit à bout de force. Elle attrapa de nouveau les bras de Courtney et la jette dans le trou. Elle remit la terre en place, enterrant sa sœur. Ayant fini, elle prit soin d’effacer toute trace de son passage, et remit la pelle – cette vielle pelle déjà sale avant qu’elle l’utilise – exactement à son emplacement initial. Elle finit par quitter les lieux.

Seulement, il y avait deux choses qu’Alison ignorait. La première étant que Courtney n’était pas morte. En effet, la jeune fille était sous terre, extrêmement faible, bien évidemment. Elle aurait pu facilement y rester à cause du saignement et du manque d’oxygène. Elle aurait pu… S’il n’y avait point de témoin. Car voici la seconde chose qu’Alison ne savait pas : contrairement à ce qu’elle croyait, il y avait bien quelqu’un qui avait assisté à la scène. Et c’est ce quelqu’un en question qui va sauver la pauvre Courtney.

Courtney Allen, la lune, était loin d’être morte. Et elle ne le sera pas de sitôt. Pas tant qu’elle n’aura pas eu sa revanche.

5: MY HEART IS FROZEN, Iâ€™M LOSING MY MIND

MY HEART IS FROZEN, Iâ€™M LOSING MY MIND

Courtney Allen fut rapidement portée disparue. Il a vite été conclut que Courtney avait été à un moment donné dans la forêt, grâce à certains détails, notamment la couronne cassée et la quantité de sang lui appartenant qui était resté sur l’écorce de l’arbre. La première suspecte fut Alison, la sœur jumelle. Mais aucune preuve concrète ne pesait contre elle et rien ne démontrait sa présence en compagnie de sa sœur le soir de sa disparition. Plusieurs personnes furent interrogées, suspectées, mais toujours innocentées par la suite. Tout ce que les policiers avaient appris est que Courtney se trouvait là, dans la forêt, qu’il semble y avoir eu un affrontement entre elle et quelqu’un d’autre, qu’elle ait été blessée, puis aucune trace d’elle. On ignorait si elle était morte ou non. Courtney Allen s’était purement volatilisée.

La vérité est simple. Courtney avait été enterrée par Alison ce soir-là. Celle-ci l’avait laissée pour morte. Mais elle survécut grâce à une personne qui, par chance pour elle, passait justement par-là.

Daniel passait justement par là.

Il avait observé avec effroi la scène qui se déroulait devant ses yeux. Il en était pétrifié. Il avait cru que Courtney était morte, mais dès qu’Alison fut partie, il se précipita pour la sortir de la tombe qui lui avait été confectionnée. Quand il la sortit, Courtney était inconsciente et respirait à peine. Il avait vraiment cru qu’il allait perdre sa petite sœur. Mais il fit tout pour la sauver.

Plus tard, ils étaient tous les deux dans l’appartement du jeune homme, loin du village. Quand Courtney se réveilla, elle se braqua sur elle-même et éclata en sanglots. Elle pleura longtemps avant qu’elle ne laisse Daniel l’approcher.

- Danny ? Que s’est-il passé, après que… Que…
- Je venais à la maison, ce soir-là. J’avais quelques jours de libres, et je voulais vous faire une surprise en venant à l’improviste. Comme je le fais chaque fois, j’ai coupé par la forêt, car le chemin est moins long par là. Je marchais tranquillement, puis… Je vous ai vues. J’ai vu Ali péter les plombs. J’ai tout vu. Par la suite, je t’ai simplement sortie de là. Et je t’ai ramenée ici… Tu es en sécurité, maintenant.

La jeune fille eut du mal à parler.

- Et Ali ?

Daniel fit la grimace.

- Est-ce qu’elle a été… violente, avec toi, auparavant ?
- Non… Pourquoi a-t-elle fait ça ? Je n’y comprends rien, elle s’est tout à coup mise à me frapper, et…
- N’y pense plus. Alison n’atteindra plus.
- … Merci, Danny.

Les jours passèrent, et Daniel s’occupa de sa sœur comme jamais il ne l’avait fait avant. La seule condition était qu’elle resterait cachée dans l’appartement en attendant de trouver une solution. Pour l’instant, mieux valait qu’elle ne se montre pas, le temps que l’affaire se tasse. Il ne voulait pas porter préjudice à Alison… Après tout, c’était aussi sa sœur. Quoiqu’elle ait fait. Et puis, rien ne prouve qu’elle fût coupable, à part bien sûr la parole de Courtney. Evidemment, celle-ci comptait pour beaucoup. Mais après ce traumatisme, Courtney était devenue assez instable, et si elle accusait sa sœur de ce qui lui était arrivée, elle aurait été jugée folle et aurait finit dans un institut psychiatrique.

Daniel avait promis à Courtney qu’Alison ne l’atteindrait plus. Mais il était loin de s’imaginer que c’était elle qui allait atteindre Alison… Il le comprit bien tard, quand il s’aperçut de l’absence de la jeune fille.

Aujourd’hui.

Alison venait d’emménager dans son tout nouvel appartement depuis quelques jours. Elle cherchait une colocataire, mais elle vivait seule pour le moment. Elle préparait tranquillement le dîner en fredonnant. Jusqu’à ce qu’elle reçoit une visite.

Des coups à la porte suffirent à Courtney de réussir à rentrer afin d’affronter sa sœur. Celle-ci ouvrit de grands yeux, ce qui fit sourire Courtney. Elle commença à avancer dangereusement vers elle.

- Bonsoir, Alison.

Alison en a le souffle coupé. Elle pointe un index tremblant vers Courtney.

- Tu es morte. Tu es morte, je t’ai tuée, puis enterrée… Tu es morte.
- Très juste. Mais je reviens pour t’infliger le même sort.
- Comment as-tu fait pour sortir ? Il est impossible que tu aies réussi !
- C’est Danny, très chère, qui m’a aidée. Quand ma sœur a voulu se débarrasser de moi, mon frère a été là pour moi.

Alison écarquille les yeux, incrédule.

- Danny… ? Que faisait-il là ?
- Peu importe. Je suis venue te voir, tu devrais être contente, non ? Deux sœurs, deux sœurs jumelles qui plus est, se retrouvent enfin après une tragédie qui eut lieu deux semaines de cela. Cela ressemble beaucoup à une fin heureuse, tu ne trouves pas ?

Courtney, un sourire mauvais sur les lèvres, continue d’avancer vers sa sœur, laquelle cherche furtivement une échappatoire.

- Inutile d’essayer de fuir.

Alison arrive au mur de la cuisine. Courtney plonge avec la vitesse de la lumière pour s’emparer d’un couteau. Alison faillit réussir à courir vers la porte d’entrée, son unique issue. Mais le couteau fait vite de la calmer.

- C’est qui, qui est faible maintenant, Ali ? C’est qui, qui est vulnérable, petit et sans importance quelconque ? C’est toi. Tu vois, pour une fois, c’est toi.

Alison eut un regard triste.

- Courtney, n’as-tu jamais compris à quel point je me sentais mal ? Nous sommes jumelles, des vraies, identiques physiquement en tout point. Toi, ton intelligence, ta gentillesse et ta personnalité seules avaient la capacité de plaire. Et moi ? Moi je me démenais pour être aussi aimée que toi ! Combien de fois je me suis battue pour être meilleure que toi ? Combien de temps ai-je perdu pour essayer d’au moins t’égaler ? Oh mais j’ai réussi. J’ai réussi à te surpasser. Mais seulement en apparence. Les gens semblaient me remarquer, moi, mais crois-moi, Courtney, tu as toujours été la plus aimée de nous deux. Et je te détestais pour ça. Car moi je me battais pour avoir de l’attention, mais toi, tu n’en avais pas besoin.

Courtney semble lâcher prise sur le couteau au fur et à mesure qu’Alison parlait. Mais dès que le silence revint, comme si une alarme s’était déclenchée dans sa tête hurlant « elle t’as enterrée », sa haine remonte en flèche.

- Tu ne m’auras pas, Ali. Il n’en est pas question.

Alison retrouve son expression habituelle.

- Arrête ça tout de suite, Courtney. Tu n’es vraiment qu’une imbécile.
- Tais-toi, je n’ai plus d’ordres à recevoir de toi.

Elle la regarde d’un air de défi en brandissant mon couteau.

- Tu crois que tu me fais peur, que tu m’impressionnes ? dit Alison. Tu n’es rien. Tu n’es absolument rien, et quoi que tu fasses, tu ne m’arriveras jamais à la cheville.
- C’en est fini pour toi, Alison. Il est temps pour le soleil brillant de cesser de briller.

Elle tremble de rage. Elle n’en peut plus. Elle doit le faire. Elle va le faire… Courtney va tuer sa sœur.

Elle lève le couteau, prête à la poignarder. Mais Alison arrive à éviter le coup, le couteau se plantant dans le mur, elle eut quelques secondes pour emprunter la seule voie libre à sa droite : la cuisine. Si elle était assez rapide, elle pourrait s’armer en chemin et contourner le comptoir pour regagner le couloir menant à la sortie.

Mais rien de tel ne se passa.

Alison arrive à s’emparer elle aussi d’un couteau, mais Courtney la rattrape et lui bloque le passage.

- Rien ni personne ne m’empêchera de t’éliminer, Ali.

Les deux se fixent, immobiles, chacune un gros couteau à la main, prêtes à se jeter l’une sur l’autre à tout moment.

Et c’est là que tout bascule.

Tout se passe très vite. Courtney tente un mouvement sur sa gauche, et Alison profite de ce très mince laps de temps pour planter son couteau dans le ventre de sa sœur. Seulement, Courtney eut tout juste le temps de balancer l’eau bouillante qui était restée sur le feu à la figure d’Alison. Elles tombent toutes les deux, agonisant. Alison hurlait, son visage était horriblement défiguré. Courtney, elle, se sentait partir. Mais elle ne pouvait pas mourir tant qu’elle n’aurait pas vu sa rivale et sa pire ennemie mourir avant. Elle voulait prendre sa revanche. Elle le devait.

Elle ramassa tant bien que mal le couteau ensanglanté qui gisait à côté d’elle. Elle inspira fort et réunit ses dernières forces et sa forte volonté.

- J’ai été idiote de croire que cela pouvait s’arranger. J’ai été idiote de l’espérer.

Elle eut un petit rire suivit d’une quinte de toux. Elle crache du sang.

- Mais l’espoir aime bien jouer un vilain jeu avec l’esprit, ma chérie. N’est-ce pas ?

Le soleil qui ne pouvait plus se défendre, fut poignardé par la lune en plein cœur.

FIN.

Merci à toi, petit terrien.

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